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Clik here to view.Dans le cadre de la discussion du projet de loi « Rénovation du dialogue social dans la fonction publique », le gouvernement a introduit un amendement (article 30) imposant un âge légal de départ à la retraite des infirmiers(es) passant de 55 ans à 60 ans en échange de leur entrée en catégorie A de la fonction publique (application de la réforme LMD). Le 25 janvier dernier, lors de l’émission « Paroles de Français » sur TF1, le Président de la République reconnaissait pourtant la pénibilité du travail des infirmières et assurait alors : “On en reparlera avec les syndicats parce que la pénibilité est un sujet extrêmement complexe”. La méthode employée aujourd’hui par le gouvernement contredit ces engagements puisque l’ensemble de ce protocole d’accord n’a été accepté que par un seul syndicat minoritaire…
Les députés socialistes condamnent cette conception du dialogue social du gouvernement et l’incohérence de sa méthode, et ont donc défendu des amendements de suppression de l’article 30. La question de la retraite des infirmiers(es) et des professions paramédicales doit faire partie du débat général sur l’avenir des retraites, indissociable de la question de la pénibilité du travail.
Intervention de Sandrine Mazetier : « L’article 30 et la méthode qui a permis de l’introduire dans ce projet de loi représentent un signal extrêmement négatif à la veille de l’ouverture, dans tout le pays, du grand débat sur les retraites dans lequel la question de la pénibilité est centrale. Ce signal n’est pas seulement adressé au personnel hospitalier, aux infirmiers, aux infirmières et aux personnels paramédicaux, mais à l’ensemble de la société.
Nous en avons tous conscience, sur ce sujet, il faut débattre sereinement, complètement, sans tabou et organiser la solidarité nationale. Les Français sont prêts à accepter que certains travaillent plus longtemps pour rendre justice à ceux qui, tout au long de leur carrière, ont accompli des travaux pénibles. C’est un sujet que les partenaires sociaux veulent mettre sur la table depuis des années, en vain. Il l’avait cependant été pour les infirmières, grâce à la loi de 2003, comme Marisol Touraine vient de le rappeler, et voilà que vous revenez sur cette disposition !
C’est très grave pour les personnels concernés, à qui l’on demande de choisir entre un départ à soixante ans et une revalorisation de leur salaire, et c’est grave pour l’ensemble de la société, car cela augure mal de la manière dont va se dérouler le débat sur les retraites, qui sera décisif. Ne serait-ce que pour le signal extrêmement négatif que vous allez émettre, nous vous demandons de renoncer à cet article 30. »
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